La prise de conscience des limites de notre système alimentaire

Auteur: Claire Alcais
Publié le:
avril 12, 2022
Publié dans:
Rubrique Point de Vue

Désormais populaire car très médiatisée, l’expression « transition alimentaire » désigne les processus par lesquels une société change sa production et sa consommation de nourriture afin de faire face à des enjeux mondiaux environnementaux, nutritionnels, sociaux et éthiques.


Ce que l’on sait moins c’est qu’à chaque étape de l’histoire de l’humanité a eu lieu une période de transition alimentaire. En découvrant le feu et avec lui la cuisson des aliments, nos ancêtres ont entamé une première évolution alimentaire. La seconde, grâce à la mise en place de l’agriculture et donc de la sédentarisation, eut lieu il y a environ 12 000 ans.


Après un constat négatif et dévastateur pour la planète de l’industrialisation puis de son intensification à travers une production de masse, l’humanité se heurte à de nouveaux enjeux. En effet, la raréfaction des ressources, la population croissante, les catastrophes écologiques ainsi que les crises sanitaires successives entraînent des bouleversements prouvant qu’il est impossible de continuer à produire et à consommer comme avant.


Découvrez ici en quoi consiste cette transition alimentaire et quels sont ses enjeux.

 

Etat des lieux de la production alimentaire dans le monde / données chiffrées

 

Selon l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 2 milliards d’humains rencontrent des difficultés pour s’alimenter. De plus, la famine progresse à nouveau depuis 2014 en raison des crises économiques et des conflits mais aussi de phénomènes climatiques dévastateurs pour les récoltes. Dans le monde, ce sont paradoxalement les paysans qui souffrent le plus de cette malnutrition.


Notre alimentation est constituée à 75% de douze plantes et de cinq espèces animales, d’où l’alerte lancée en 2018 par l’ONG Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières contre la perte de biodiversité.


Le constat est que les petits agriculteurs ont vu leurs revenus chuter et ont perdu leur indépendance face aux géants de l’agro-alimentaire tandis que les consommateurs subissent une perte de qualité et de diversité. Les fast-foods, boissons sucrées, snacking des modes alimentaires occidentaux et l’uniformisation à outrance de l’alimentation ont pour conséquence des problèmes écologiques et de santé nutritionnelle. En effet l’explosion des cas de diabète de type 2 par exemple serait due à la prédominance de trois céréales, le riz, le blé et au sucre raffiné omniprésent dans les produits industriels.

 

 

 

Une prise de conscience globale des problèmes de santé publique (obésité, diabète, faim dans le monde)

 

Cette surconsommation de sucre raffiné, de protéines animales et la diminution de l’activité physique, ont entraîné l’émergence de maladies du métabolisme telles que l’obésité, le diabète et l’hypertension. En effet, d’après l’OMS 650 millions d’adultes souffraient déjà d’obésité en 2016 et cette proportion s’est accrue avec la pandémie de COVID-19.


Par ailleurs, de nombreuses études scientifiques ont démontré les dangers de l’emploi de produits phytosanitaires avec notamment pour conséquence une perte nutritionnelle des végétaux. En 2013 l’Inserm a par exemple mis en évidence les liens entre l’exposition aux pesticides et certains cancers ou même la maladie de Parkinson.


D’après une étude du Lancet Planetary Health [1], la réduction en nutriments de nombreuses cultures céréalières, notamment en protéines, fer et zinc, serait due à l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère responsable du changement climatique.

 

 

 

Des problèmes liés à l'environnement : pollution, gaspillage alimentaire, ressources épuisées, changement climatique

 

Toujours selon un rapport de la FAO [2], l’agriculture et surtout l’élevage industriel seraient responsables d’importantes émissions de gaz à effet de serre. L’alimentation avec notamment l’élevage et la pêche, est en effet la cause de plus de 13 milliards de tonnes d’équivalent CO2 dans le monde par an, soient 26 % du total [3].


De plus, afin de nourrir le bétail d’élevages conventionnels des monocultures céréalières sont exploitées au détriment de la biodiversité, entraînant une déforestation, comme en Amazonie. De plus, le déclin de la biodiversité et de certaines espèces indispensables au fonctionnement des sols et à la pollinisation est en partie dû à la monoculture [4].


Le recours aux produits phytosanitaires et les techniques de l’agriculture industrielle appauvrissent les sols, assèchent et acidifient les terres en empêchant un rendement pérenne et suffisant pour tous. Ces procédés agricoles sont néfastes d’autant qu’ils épuisent les réserves d’eau, dont 70% sont utilisées et souvent polluées par cette agriculture.


Autre point alarmant, le gaspillage alimentaire : en France par exemple cela représente 10 millions de tonnes / an de nourriture d’après le Ministère de la Transition Écologique [5]. La répartition des pertes d’après une étude de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) est ainsi évoquée : au cours du cycle production-consommation 32% de nourriture est perdue en phase de production, 21% en phase de transformation, 14% au cours de la distribution et 33% en phase de consommation [6].

 

 

 

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Sources :

[1] Robert H Beach, Timothy B Sulser, Allison Crimmins, Nicola Cenacchi, Jefferson Cole, Naomi K Fukagawa, Daniel Mason-D'Croz, Samuel Myers, Marcus C Sarofim, Matthew Smith, Lewis H Ziska, Combining the effects of increased atmospheric carbon dioxide on protein, iron, and zinc availability and projected climate change on global diets: a modelling study,The Lancet Planetary Health, Volume 3, Issue 7,2019, Pages e307-e317, ISSN 2542-5196, https://doi.org/10.1016/S2542-5196(19)30094-4.

[2] L’action de la FAO face au changement climatique Émissions de GES issues de l’agriculture, de la foresterie et des autres a­ffectations des terres https://www.fao.org/3/i6340f/i6340f.pdf

[3] Les émissions de gaz à effet de serre provenant de la chaîne alimentaire – Source : Poore, J., & Nemecek, T. (2018). Reducing food’s environmental impact through producers and consumers. Science, 260(6392), 987-992

[4] Mathilde L. Tissier, Florian Kletty, Yves Handrich, Caroline Habold. Monocultural sowing in mesocosms decreases the species richness of weeds and invertebrates and critically reduces the fitness of the endangered European hamster. Oecologia. 2018

[5] https://www.ecologie.gouv.fr/gaspillage-alimentaire-0

[6] http://www.ademe.fr/etat-lieux-masses-gaspillages-alimentaires-gestion-differentes-etapes-chaine-alimentaire

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Claire Alcais

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Rédactrice - Auteure

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