Produire et consommer autrement : les initiatives pour assurer un avenir alimentaire

Auteur: Claire Alcais
Publié le:
avril 21, 2022
Publié dans:
Rubrique Point de Vue

L’humanité doit faire face à des enjeux vitaux : nourrir une population croissante et vieillissante alors que les ressources se raréfient et que les maladies se développent dans les pays industrialisés. Ce constat montre l’urgence à faire évoluer notre modèle alimentaire vers plus de respect de notre planète, pour la santé humaine et le bien-être de tous y compris des animaux. Alors, en quoi consiste cette transition alimentaire, quels sont ses objectifs et les nouvelles stratégies à adopter pour assurer un mode de production durable ?

 

Nouvelles stratégies des modes de production

 

L’objectif majeur de la transition alimentaire consiste à promouvoir de nouveaux modèles de production. En effet, notre sécurité alimentaire et la garantie nutritionnelle des ingrédients que nous consommons passent par la préservation de la biodiversité. Cette dernière représente la condition pour se confronter aux enjeux contemporains et du futur. Repenser l’approche agricole afin de préserver les écosystèmes est l’un des aspects de cette transition alimentaire. En effet, à n’y rien changer le total des terres arables dans le monde en 2050 ne représentera que le quart de leur niveau de 1960 (Source FAO).

 

On comprend ainsi rapidement l’intérêt de produire mieux et de mettre en place les moyens techniques et sociaux qui puissent garantir un rendement suffisant et une qualité nutritionnelle optimale. Les acteurs de la filière alimentaire producteurs, industriels, distributeurs, jusqu’aux consommateurs œuvrent pour y parvenir.

 

Cette évolution des consciences s’accompagne par exemple d’une réduction de la consommation de produits animaux et de la promotion de régimes à tendance végétarienne et végan. Ont émergé d’autre part des modes de production plus respectueux de l’environnement : agroécologie, biodynamie, permaculture, agriculture de restauration des sols…

 

Outre un fort développement de produits alternatifs à la viande et aux produits laitiers, telles que les protéines végétales, de nombreuses pratiques en circuit court se sont créées pour ceux qui souhaitent consommer des produits de façon plus responsable : vente à la ferme, panier collectif, cueillette, Amap etc… Ces filières courtes et durables favorisent un lien fort entre le producteur et le consommateur ainsi qu’une faible distance entre le champ et l’assiette [1].

 

Le défi consistant à nourrir correctement une population en constante augmentation entraîne également la prise en compte du facteur de souveraineté alimentaire, de spécificités locales et de terroir.

 

 

Le système alimentaire durable et les enjeux climatiques

 

Que ce soit à travers des problématiques de coûts, de réglementation ou bien encore d’adhésion des consommateurs, établir un système éthique, durable et écologique repose sur plusieurs leviers :

 

La préservation des ressources et une tendance à la végétalisation

Si l’on assiste à une montée en flèche du flexitarisme, car 1/3 des foyers français déclarent limiter leur consommation de viande contre ¼ en 2015 [2], le marché des substituts végétaux, quant à lui, explose. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime qu’un végétalien émet 2,5 fois moins de gaz à effets de serre par son alimentation qu’un omnivore. Manger est devenu un acte militant, tant pour l’impact sur la santé que pour les conséquences de la production elle-même.

 

La réduction des inégalités [3]

D’après les Nations unies, nous produisons actuellement près d’un tiers de nourriture de plus que les besoins nutritionnels de la planète [4], et ce chiffre augmente encore en tenant compte de l’alimentation animale et des agrocarburants [5]. Et ce, tandis que les pays riches consomment à outrance des produits animaux néfastes pour l’environnement et la santé [6]. Pourtant dans 55 pays le rapport mondial sur les crises alimentaires 2021 [7] met en exergue le nombre considérablement élevé de personnes trop pauvres pour se nourrir, en raison de conflits politiques, du choc économique lié à la pandémie de COVID-19 et de catastrophes climatiques.

Sur le devant de la scène de la transition alimentaire se trouve la répartition de la valeur sur la chaine alimentaire [8]. Afin de remédier à ces inégalités et au développement de la faim dans le monde, de nombreux engagements sont pertinents en termes d’équité et de justice sociale tels que la rémunération des producteurs, la consommation locale, le respect de la culture et du patrimoine alimentaire.

 

La diminution du gaspillage alimentaire et des emballages

De nombreuses initiatives naissent afin d’optimiser la gestion des déchets à chaque étape de la chaine d’approvisionnement et de distribution et de favoriser le recyclage. La loi contre le gaspillage alimentaire de 2016 préconisait en effet « l’utilisation des invendus par le don ou la transformation, valorisation destinée à l’alimentation animale, utilisation à des fins de compost pour l’agriculture ou la valorisation énergétique par méthanisation ».

L’économie circulaire ou Up-Cycling revalorise par exemple des produits pour répondre à cette problématique de réduction de l’impact environnemental de notre alimentation. S’engager dans la réduction des emballages représente un autre défi technique pour les industriels, le consommateur étant très sensibilisé à cette démarche du zéro déchet, même si la période du Covid 19 a freiné cette tendance pour des raisons sanitaires.

 

 

Des apports nutritionnels adaptés

 

La transition alimentaire incarne un modèle nutritionnel développé avec pour point de départ une agriculture plus durable et de qualité. L’agriculture biologique constitue à ce titre l’un des principaux axes envisagés pour produire en respectant la biodiversité et les écosystèmes tout en assurant au consommateur des ingrédients à haute valeur nutritionnelle. En réponse aux problématiques liées à la transition alimentaire, la tendance biologique est très forte : en 2020, ce secteur a obtenu 15 % de consommateurs en plus [9]. Toutefois cette solution doit être complétée par des engagements supplémentaires et primordiaux, notamment car certains produits bio de la grande distribution sont allégés en nutriments au profit d’ajouts divers et ne conservent qu’une partie des pricipes actifs, vitamines et minéraux présents naturellement, et ce, au détriment du consommateur.


En effet, à l’ère du marketing de l’engagement, produire des aliments de qualité en termes nutritionnels passe aussi par une information claire sur les ingrédients ainsi qu’une traçabilité transparente. Car l’impact sociétal de l’alimentation est un enjeu majeur : 79 % des Français estiment qu’il y a des risques pour leur santé en consommant certains produits alimentaires [10]. Redonner confiance aux consommateurs est le gage d’une transition alimentaire voire nutritionnelle réussie.


L’individualisation de l’alimentation est une autre tendance en plein essor. Elle démontre la recherche par le consommateur de produits sur mesure dont la composition nutritionnelle est adaptée à ses contraintes personnelles et à ses problèmes de santé.

 

 

N’hésitez pas à nous contacter.

Pour retrouver toute notre gamme, n’hésitez pas à consulter notre catalogue en ligne disponible 24/24 et 7/Pour retrouver toute notre gamme, n’hésitez pas à consulter notre catalogue en ligne disponible 24/24 et 7/7

cta-presentation-de-natural-origins

Sources :

[1] https://www.institutparisregion.fr/fileadmin/NewEtudes/Etude_1222/fascicule1_Les_filieres_courtes_de_proximite.pdf

{2] Kantar Worlpanel pour Charal, 2018
[3] Quels systèmes alimentaires durables demain ? analyse de 16 scénarios du « secteur des terres » compatibles avec l’objectif de neutralité climatique ADEME ; solagro ; iddri — librairie.ademe.fr, septembre 2021

[4] Pertes et gaspillages de nourriture dans un contexte de systèmes alimentaires durables
Un rapport du Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition - Juin 2014
https://www.fao.org/publications/card/fr/c/ebb8d198-cd12-4bf3-8da2-56de426e2068/

[5] https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/31/pretendre-eviter-des-crises-alimentaires-en-afrique-et-au-moyen-orient-en-relancant-la-production-agricole-europeenne-serait-une-erreur_6119902_3232.html

[6] OCDE/FAO (2021), Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2021-2030, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/e32fb104-fr

[7] GRFC 2021 Rapport mondial sur les crises alimentaires 1
[8] Etats Généraux de l’Alimentation

[9] Agence Bio
[10] Food 360, TNS Sofres, 2019

Rubrique Point de Vue

  • Partager cet article:
Claire Alcais

Claire Alcais

Rédactrice - Auteure

Laisser un commentaire

Articles recommandés